de Marc Saint Aroman Réalisé sur une idée originale de la rédactrice du journal Stop Golfech – mars 2020 –
Note préalable
À travers les lignes qui suivent, l’auteur se limitera à un balayage non exhaustif des problèmes qui touchent les centrales nucléaires tellement ils sont nombreux, divers et importants. Bien sûr, tous les réacteurs français étant de même facture, ce document ne se limite pas à la seule centrale de Golfech mais concerne tous les réacteurs de France. L’auteur s’attachera seulement à montrer comment, devant la grande difficulté de créer de nouvelles installations, les tenants de l’atome, sous l’œil bienveillant de politiques et sans l’avis des financeurs que nous sommes, commettent la faute lourde de faire vieillir au-delà du raisonnable leurs installations. Pour tranquilliser le citoyen sur leur projet ils l’ont affublé d’une appellation rassurante : « grand » et « carénage ».qui sous-entend une protection d’envergure. Avec les sommes dépensées dans le rafistolage des réacteurs on pourrait aujourd’hui investir massivement dans les économies d’énergie et produire d’énormes quantités d’énergies renouvelables comme le font déjà depuis longtemps avec succès de nombreux pays à travers le monde.
Les documents dont la synthèse va suivre, non disponibles en France, ont été traduits de documents essentiellement américains. Ils ont pu faire l’objet d’erreur d’interprétation de l’auteur : de fait, bienvenue à toutes les propositions, remarques, ou compléments (cela pourra conduire à une version 2 de ce document).
La synthèse qui suit, va constituer un élément supplémentaire …
C’est le printemps, les atomes crochus bourgeonnent. À Tchernobyl, 34 ans après la grande catastrophe, un incendie géant recrache dans les airs des milliards de milliards de radionucléides. Tout va bien en France, affirmaient en 1986 nos experts. Les mêmes assurent que tout va pour le mieux en 2020.
Exclu Web
Tchernobyl flambe. La forêt autour de la centrale nucléaire éventrée crame tout sur son passage, transportant au loin ses saveurs nucléides. Mais l’humour ukrainien continue sa route. Egor Firsov, chef du service d’inspection écologique de Kiev – la capitale est à 100 bornes de la centrale -, est formel : il faut faire entrer du bon air chez soi : « N’ayez pas peur d’ouvrir vos fenêtres et d’aérer vos maisons pendant la quarantaine, au contraire, c’est nécessaire pour lutter contre le virus du Covid-19 ».
Les plaisantins sont partout, jusque dans le célèbre comique appelé UNSCEAR (pour Comité scientifique des Nations unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants). Deux machins français, le CEA et l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) en font partie et pour eux, Tchernobyl, c’est moins qu’un week-end d’accidents de bagnoles en Normandie : 62 morts au total.
Avis aux professeurs Youri Bandajevsky et Vassili Nesterenko, qui se sont tant battus pour faire reconnaître l’évidence d’un grand désastre sanitaire. Les estimations, qui resteront des estimations, varient des 62 morts imaginés par l’UNSCEAR jusqu’à un million de victimes.
Ci-dessous le courrier envoyé à M. Benayoun, journaliste et auteur de l’article évoquée dans notre réponse.
Benoit Potel, pour le Réseau Citoyen de Surveillance de la Radioactivité de Golfech et du
Blayais .
Monsieur Benayoun,
Nous sommes le Réseau Citoyen de Surveillance de la Radioactivité de Golfech et du Blayais.
Quotidiennement les membres de notre réseau relèvent avec des appareils de mesure Radex, la radioactivité dans l’environnement afin de pallier aux défauts de communications des autorités dans ce domaine.
En octobre 2016, suite au lâché de milliard de becquerels dans la nature il a fallu 5 jours à EDF pour faire un communiqué de presse, et l’opérateur n’a prévenu l’ASN que 48 heures après l’accident. Voici pourquoi nous existons.
Le 19 mars 2020 vous avez écrit un article sur le fonctionnement de la centrale nucléaire de Golfech face à la pandémie actuelle qui touche nombre de pays. Dans cet article vous affirmez que la direction de la centrale nucléaire de Golfech a une organisation « tirée au cordeau ». Pour vous citer : « La crise sanitaire que nous traversons impacte évidemment les entreprises. La centrale nucléaire de Golfech n’échappe pas à la règle. Et l’organisation, déjà au cordeau, en temps normal, a été adaptée à cette nouvelle donne ».
Nous sommes étonnés par cette affirmation qui ne relate pas la réalité sur le terrain. Si vous aviez pu être présent à la réunion de la CLI Golfech (Commission Locale d’Information) du 4 décembre dernier vous y auriez entendu Madame …
La Nasa met à disposition sur internet une carte qui offre la possibilité d’obtenir le nombre d’habitants résidant autour d’un point géographique quelconque de la planète.
Il est possible, par exemple, d’obtenir l’indication de population autour de chaque centrale nucléaire française.
Voici un exemple de rendu pour une zone circulaire d’un rayon de 300 km autour de Golfech.
Ce sont donc près de 18 millions d’habitants qui pourraient (sur le modèle de Tchernobyl) être impactés par un accident majeur survenant à la centrale nucléaire de Golfech. Dans un rayon agrandi de 50 km, donc de 350 km, on ajoute Marseille et Barcelone…
Une petite surprise en passant : alors que l’affichage de vue aérienne des centrales nucléaires sur internet est “censé être limité”, il est tout à fait aisé de l’afficher à partir d’un site étranger. Ci-dessous affichage Google (pixellisé) de la centrale de Golfech, et la même affichée par le site de la Nasa.
S’il existe une réglementation nationale permettant « de restreindre l’autorisation de photographie aérienne sur des sites d’importance vitale », explique le rapport de la commission d’enquête sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires de juin 2018, « il n’existe pas de cadre juridique national ou international sur les photos satellitaires » employées par les sites cartographiques privés.
La photo aérienne de la Nasa affichée ci-dessous peut être zoomée davantage…
*RCSRGB décerne le Plutonium d’or
Le RCSRGB attribue le Plutonium d’or à la centrale nucléaire française …