Pollution radioactive dans l’eau du robinet à Agen et ses environs

Enquête de Christophe Legalle
membre du Réseau Citoyen de Surveillance de la Radioactivité Golfech Le-Blayais
Dernière mise à jour le 18 septembre 2020

La population du bassin d’Agen(1), qui consomme l’eau de la Garonne, fait partie des 6,4 millions de citoyens français dont l’eau du robinet est polluée par le tritium radioactif(2).

Le tritium traverse les métaux et le béton, il n’est donc pas confinable et les centrales nucléaires, obligées de le rejeter dans l’environnement, détiennent des droits de rejet que lui accorde l’état français.
L’industrie nucléaire a longtemps considéré cet élément radioactif comme inoffensif, mais des études récentes montrent que la toxicité du tritium a été sous-évaluée, notamment quand il est absorbé par l’organisme. Il pénètre alors dans l’ADN des cellules.
Le contrôle sanitaire de la qualité radiologique des eaux destinées à la consommation humaine n’est obligatoire que depuis 2005(3).

Parmi les ‘pistes’ officielles pour connaître la présence de Tritium figurent les analyses des ARS (Agences Régionales de Santé) qui effectue des prélèvements aux points de captage (donc dans l’eau qui va dans les canalisations), et le les analyses du laboratoire vétérinaire LVD82 qui effectue des analyses sur des prélèvements effectués dans la Garonne, pour ce qui nous concerne ici, entre la centrale de Golfech et les points de captage d’Agen. Les résultats de ces deux organismes sont présentés ci-après, on constatera qu’ils se contredisent parce que les prélèvements sont faits à des dates quelconques sans tenir compte des rejets de Tritium effectués …

Pourquoi l’interdiction du grand carénage doit être imposée à EDF

L’avertissement dernier de Hieronymus Bosch

de Marc Saint Aroman 
Réalisé sur une idée originale de la rédactrice du journal Stop Golfech – mars 2020  – 

Note préalable

À travers les lignes qui suivent, l’auteur se limitera à un balayage non exhaustif des problèmes qui touchent les centrales nucléaires tellement ils sont nombreux, divers et importants. Bien sûr, tous les réacteurs français étant de même facture, ce document ne se limite pas à la seule centrale de Golfech mais concerne tous les réacteurs de France. L’auteur s’attachera seulement à montrer comment, devant la grande difficulté de créer de nouvelles installations, les tenants de l’atome, sous l’œil bienveillant de politiques et sans l’avis des financeurs que nous sommes, commettent la faute lourde de faire vieillir au-delà du raisonnable leurs installations. Pour tranquilliser le citoyen sur leur projet ils l’ont affublé d’une appellation rassurante : « grand » et « carénage ».qui sous-entend une protection d’envergure.
Avec les sommes dépensées dans le rafistolage des réacteurs on pourrait aujourd’hui investir massivement dans les économies d’énergie et produire d’énormes quantités d’énergies renouvelables comme le font déjà depuis longtemps avec succès de nombreux pays à travers le monde.

Les documents dont la synthèse va suivre, non disponibles en France, ont été traduits de documents essentiellement américains. Ils ont pu faire l’objet d’erreur d’interprétation de l’auteur : de fait, bienvenue à toutes les propositions, remarques, ou compléments (cela pourra conduire à une version 2 de ce document). 

La synthèse qui suit, va constituer un élément supplémentaire …

TCHERNOBYL : UN RETOUR EN FORCE FLAMBOYANT

Par Fabrice Nicolino, publié le 9 avril 2020

https://charliehebdo.fr/2020/04/ecologie/tchernobyl-un-retour-en-force-flamboyant/

C’est le printemps, les atomes crochus bourgeonnent. À Tchernobyl, 34 ans après la grande catastrophe, un incendie géant recrache dans les airs des milliards de milliards de radionucléides. Tout va bien en France, affirmaient en 1986 nos experts. Les mêmes assurent que tout va pour le mieux en 2020.

Exclu Web

Tchernobyl flambe. La forêt autour de la centrale nucléaire éventrée crame tout sur son passage, transportant au loin ses saveurs nucléides. Mais l’humour ukrainien continue sa route. Egor Firsov, chef du service d’inspection écologique de Kiev – la capitale est à 100 bornes de la centrale -, est formel : il faut faire entrer du bon air chez soi : « N’ayez pas peur d’ouvrir vos fenêtres et d’aérer vos maisons pendant la quarantaine, au contraire, c’est nécessaire pour lutter contre le virus du Covid-19 ».

Les plaisantins sont partout, jusque dans le célèbre comique appelé UNSCEAR (pour Comité scientifique des Nations unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants). Deux machins français, le CEA et l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) en font partie et pour eux, Tchernobyl, c’est moins qu’un week-end d’accidents de bagnoles en Normandie : 62 morts au total.

Avis aux professeurs Youri Bandajevsky et Vassili Nesterenko, qui se sont tant battus pour faire reconnaître l’évidence d’un grand désastre sanitaire. Les estimations, qui resteront des estimations, varient des 62 morts imaginés par l’UNSCEAR jusqu’à un million de victimes.

« Arrêtez de dire

COMMUNIQUÉ  : Réponse à l’article lénifiant de la Dépêche du 19 mars 2020 “Centrale de Golfech : sur le qui-vive avec sérénité”

Ci-dessous le courrier envoyé à M. Benayoun, journaliste et auteur de l’article évoquée dans notre réponse.
Benoit Potel, pour le Réseau Citoyen de Surveillance de la Radioactivité de Golfech et du
Blayais .

Monsieur Benayoun,

Nous sommes le Réseau Citoyen de Surveillance de la Radioactivité de Golfech et du Blayais.
Quotidiennement les membres de notre réseau relèvent avec des appareils de mesure Radex, la radioactivité dans l’environnement afin de pallier aux défauts de communications des autorités dans ce domaine.
En octobre 2016, suite au lâché de milliard de becquerels dans la nature il a fallu 5 jours à EDF pour faire un communiqué de presse, et l’opérateur n’a prévenu l’ASN que 48 heures après l’accident. Voici pourquoi nous existons.

Le 19 mars 2020 vous avez écrit un article sur le fonctionnement de la centrale nucléaire de Golfech face à la pandémie actuelle qui touche nombre de pays. Dans cet article vous affirmez que la direction de la centrale nucléaire de Golfech a une organisation « tirée au cordeau ». Pour vous citer : « La crise sanitaire que nous traversons impacte évidemment les entreprises. La centrale nucléaire de Golfech n’échappe pas à la règle. Et l’organisation, déjà au cordeau, en temps normal, a été adaptée à cette nouvelle donne ».

Nous sommes étonnés par cette affirmation qui ne relate pas la réalité sur le terrain. Si vous aviez pu être présent à la réunion de la CLI Golfech (Commission Locale d’Information) du 4 décembre dernier vous y auriez entendu Madame …

COVID-19 ET SÛRETÉ NUCLÉAIRE, FAUT-IL S’INQUIÉTER?

 

Rédaction: Bruno Chareyron, ingénieur en physique nucléaire, directeur du laboratoire de la CRIIRAD, avec la participation de Corinne Castanier, responsable règlementation-radioprotection.

La crise du coronavirus nous interpelle tous sur les conséquences qu’elle pourrait avoir sur la sûreté des installations nucléaires, et en particulier des centrales nucléaires. Cette crise accroît en effet le risque d’accident nucléaire et rendrait également la gestion de la catastrophe encore plus complexe.

Un réacteur nucléaire doit être surveillé en permanence

Contrairement à une éolienne ou une centrale photovoltaïque, qui peuvent fonctionner pendant une longue durée sans intervention humaine, une centrale nucléaire, même lorsqu’elle est à l’arrêt, nécessite en permanence du personnel compétent pour diverses opérations vitales comme le maintien du refroidissement du cœur du réacteur nucléaire.

La catastrophe de Fukushima l’a rappelé. Même lorsqu’un réacteur nucléaire se met automatiquement à l’arrêt, la puissance thermique dégagée par les assemblages de combustible irradié est telle qu’il faut à tout prix garantir le refroidissement permanent sous peine de fusion du cœur, pouvant conduire à des explosions et à des rejets massifs de substances radioactives dans l’atmosphère.

Le risque concerne aussi les assemblages irradiés entreposés dans la piscine de désactivation, à côté du bâtiment réacteur, qui doivent être refroidis en permanence sous peine de relargage massif de radioactivité dans l’environnement.

Au 31 mars 2020, sur les 57réacteurs nucléaires utilisés pour la production d’électricité dans l’hexagone, 18 sont à l’arrêt pour maintenance1, auxquels il faut ajouter le réacteur Fessenheim 1 mis à l’arrêt définitif le …

(dé)MESURES – RCSRGB DÉCERNE LE PLUTONIUM D’OR

Mesures / Démesure

RCSRGB décerne le Plutonium d’or*

La Nasa met à disposition sur internet une carte qui offre la possibilité d’obtenir le nombre d’habitants résidant  autour d’un point géographique quelconque de la planète.

Il est possible, par exemple, d’obtenir l’indication de population autour de chaque centrale nucléaire française.
Voici un exemple de rendu pour une zone circulaire d’un rayon de 300 km autour de Golfech.


Ce sont donc près de 18 millions d’habitants qui pourraient (sur le modèle de Tchernobyl) être impactés par un accident majeur survenant à la centrale nucléaire de Golfech. Dans un rayon agrandi de 50 km, donc de 350 km, on ajoute Marseille et Barcelone…

Une petite surprise en passant : alors que l’affichage de vue aérienne des centrales nucléaires sur internet est “censé être limité”, il est tout à fait aisé de l’afficher à partir d’un site étranger. Ci-dessous affichage Google (pixellisé) de la centrale de Golfech, et la même affichée par le site de la Nasa.

S’il existe une réglementation nationale permettant « de restreindre l’autorisation de photographie aérienne sur des sites d’importance vitale », explique le rapport de la commission d’enquête sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires de juin 2018, « il n’existe pas de cadre juridique national ou international sur les photos satellitaires » employées par les sites cartographiques privés.

La photo aérienne de la Nasa affichée ci-dessous peut être zoomée davantage…




*RCSRGB décerne le Plutonium d’or

Le RCSRGB attribue le Plutonium d’or à la centrale nucléaire française …

INCIDENT NIVEAU 2 DU 8 OCTOBRE, QUESTIONS-RÉPONSES MARC ST AROMAN ET HERMINE DURAND (ASN)

Incident niveau 2 du 8 octobre, questions-réponses entre Marc St Aroman (Amis de la Terre Midi-Pyrénées et Stop Golfech) et Hermine Durand (ASN)

Voici donc l’extrait du mail reçu hier de Me Hermine Durand que je remercie pour son travail, concernant nos interrogations sur le problème d’octobre dernier. Me Durand précise que l’ASN est toujours en instruction sur ce problème et que l’autorité attend encore des réponses d’EDF. Suite à ces dernières, l’ASN demandera une analyse complémentaire à l’IRSN. Les 4 mois d’analyse montrent que l’on est pas du tout sur une affaire banale !

Les réponses apportées ci-dessous dans le corps du texte éclairent parfaitement de nombreux points mais, bien que ne disposant pas de suffisamment de connaissances sur ces situations peu décrites dans les documentations, je reste sceptique sur d’autres points : par exemple sur le fait que le pressuriseur ait pu quasiment se vider par son simple conduit de liaison au circuit primaire alors qu’il était en dépression. Marc St Aroman (16-12-2019)

Objet : ESS n°24 à Golfech du 8 octobre 2019
// ESS : Événement Significatif pour la Sûreté
«Comme vous avez eu l’amabilité de nous demander si les réponses au problème survenu le 8 octobre 2019 à Golfech, apportées lors de la CLI du 4 décembre dernier nous satisfaisait : après échanges et prise de connaissance auprès des ami-e-s de Stop Golfech voici les éléments que les citoyens exposés aux menaces de la filière atomique doivent pouvoir connaître plus de deux mois après la survenue

Risque sanitaire CORONAVIRUS parc nucléaire

Lettre de Gilles Reynaud de l’association “Ma Zone Contrôlée” à l’ASN

Comment un réacteur nucléaire EDF a frôlé l’accident à cause d’un robinet

Article de Martin Leers
https://journaldelenergie.com/nucleaire/reacteur-nucleaire-edf-accident-robinet/

Un banal oubli lors de l’arrêt pour maintenance d’un réacteur nucléaire de la centrale de Golfech, dans le sud-ouest de la France, a rapproché dangereusement l’installation « d’une situation d’accident » en octobre dernier. Un incident qui aurait pu mal tourner dans une centrale nucléaire pointée du doigt pour son laxisme.

Comme tous les 18 mois, le réacteur n°2 de la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne) doit renouveler un tiers de son combustible. Mais une cascade d’erreurs va engendrer des défaillances importantes de sûreté qui auraient pu affecter le refroidissement du combustible nucléaire. Il faudra une journée entière aux équipes d’EDF pour s’en rendre compte et réagir.

Voici dans quel contexte l’incident s’est déroulé.

Comment procède EDF pour décharger le combustible du réacteur ?

Pour protéger les travailleurs de la forte radioactivité des assemblages de combustible déchargés du réacteur et garantir leur refroidissement, l’opération est faite entièrement sous eau. Au-dessus de la cuve du réacteur, dans laquelle il y a le combustible, se trouve la « piscine réacteur » que l’on remplit d’eau. Le couvercle de la cuve est ouvert et une machine retire de la cuve un à un les assemblages de combustible, qui sont acheminés dans la « piscine réacteur ». Toujours immergé, le combustible usé est ensuite transféré dans un bâtiment voisin du réacteur (le bâtiment combustible) dans une piscine d’entreposage, où il est stocké le temps que sa radioactivité décroisse.

Schéma du déchargement de combustible/EDF

L’incident se déroule pendant la préparation …