Les inquiétudes des travailleurs de la sous traitance

Alors que la centrale de Golfech, à la frontière du Lot-et-Garonne, est dans le viseur de l’autorité de sûreté nucléaire, pointant plusieurs défauts de la surveillance et des règles, des changements de direction ont lieu. Les sous traitants exerçant dans le nucléaire s’inquiètent.

En France, ils sont 160 00 salariés sous-traitants à travailler dans le nucléaire. Et 60 000 sont des salariés directs des donneurs d’ordres. L’association ma zone contrôlée existe depuis 6 ans. Elle fédère un collectif de salariés sous-traitants du nucléaire. Elle a pour vocation de recueillir anonymement la parole, faire remonter les problèmes et défendre les « nomades du nucléaire » comme ils se nomment. Elle est basée à Donzère dans la Drôme près de la centrale nucléaire de Tricastin.
Son Président Gilles Reynaud travaille chez Orano Cycle émanation d’Aréva. “La médiocrité s’installe à EDF, constate-t-il, les managers sont aujourd’hui des business man avec des enjeux de rentabilité. On ne fait plus de préventif. A force de sous traiter EDF a perdu son savoir-faire, sa technicité. La situation est préoccupante.

Un nucléaire Low Cost

Depuis une dizaine d’années, les conditions de travail des sous-traitants ne font qu’empirer. “On fait du nucléaire Low Cost ” déplore Gilles Raynaud.
Le nucléaire au temps de la crise du Covid-19, les sous-traitants étaient en première ligne. ” Nous n’avons pas eu de protections avant le 25 avril. On nous a dit « on a besoin de vous ».”
“On pourrait comparer la situation d’EDF à celle de l’hôpital” pour Gilles Reynaud,

COVID-19 ET SÛRETÉ NUCLÉAIRE, FAUT-IL S’INQUIÉTER?

 

Rédaction: Bruno Chareyron, ingénieur en physique nucléaire, directeur du laboratoire de la CRIIRAD, avec la participation de Corinne Castanier, responsable règlementation-radioprotection.

La crise du coronavirus nous interpelle tous sur les conséquences qu’elle pourrait avoir sur la sûreté des installations nucléaires, et en particulier des centrales nucléaires. Cette crise accroît en effet le risque d’accident nucléaire et rendrait également la gestion de la catastrophe encore plus complexe.

Un réacteur nucléaire doit être surveillé en permanence

Contrairement à une éolienne ou une centrale photovoltaïque, qui peuvent fonctionner pendant une longue durée sans intervention humaine, une centrale nucléaire, même lorsqu’elle est à l’arrêt, nécessite en permanence du personnel compétent pour diverses opérations vitales comme le maintien du refroidissement du cœur du réacteur nucléaire.

La catastrophe de Fukushima l’a rappelé. Même lorsqu’un réacteur nucléaire se met automatiquement à l’arrêt, la puissance thermique dégagée par les assemblages de combustible irradié est telle qu’il faut à tout prix garantir le refroidissement permanent sous peine de fusion du cœur, pouvant conduire à des explosions et à des rejets massifs de substances radioactives dans l’atmosphère.

Le risque concerne aussi les assemblages irradiés entreposés dans la piscine de désactivation, à côté du bâtiment réacteur, qui doivent être refroidis en permanence sous peine de relargage massif de radioactivité dans l’environnement.

Au 31 mars 2020, sur les 57réacteurs nucléaires utilisés pour la production d’électricité dans l’hexagone, 18 sont à l’arrêt pour maintenance1, auxquels il faut ajouter le réacteur Fessenheim 1 mis à l’arrêt définitif le …

Risque sanitaire CORONAVIRUS parc nucléaire

Lettre de Gilles Reynaud de l’association “Ma Zone Contrôlée” à l’ASN