Quand le politique maintient la France dans une voie atomique criminelle

Théodore Monod : « La préparation d’un crime est un crime »
Quand le politique maintient la France dans une voie atomique criminelle
Comment pouvoir laisser fonctionner des outils dangereux dont les composants essentiels, bien que prévus pour une durée de fonctionnement de 25/30 ans par leurs concepteurs, ont subi un vieillissement accéléré qui a encore fortement réduit ces prévisions ? On a pu voir que ce sont les contraintes terribles qui règnent dans les centrales nucléaires qui ont diminué cette longévité comme des températures de plus de trois cent degrés, des pressions jusqu’à 150 fois la pression atmosphérique, des rayonnements ionisants intenses qui dégradent tout.
Comme décrit tout au long de ce document, le résultat est :
- la perte d’élasticité de tous les aciers entraînant la menace permanente de leur rupture,
- la dégradation de tous les composants depuis les bétons de gros œuvre jusqu’à la plus petite vis du cœur.
- l’apparition de multiples fissures de toutes formes de toutes dimensions, y compris dans des zones inattendues.
Comment EDF pourrait-elle être autorisée à faire fonctionner des réacteurs au-delà de 40 ans quand les industries traditionnelles, y compris la chimie, limitent à 25/30 ans la durée de leur installation afin de bénéficier d’outils de productions rentables et sûrs ? Elles ne sont pourtant pas, contrairement au nucléaire, accablées par des mêmes énormes terribles contraintes précitées.
Article de Marc Saint Aroman
Enrichissant le Chapitre VIII de son enquête sur le Grand Carénage
Le titre de ce paragraphe, s’appuie sur une citation de Théodore Monod qui évoquait la force de frappe : « La préparation d’un crime est un crime ». Nous lui empruntons ces mots au sujet du nucléaire civil. En effet la prolongation du fonctionnement de réacteurs, comme nous venons de le voir, obsolètes, aux marges sécurité réduites à néant, la volonté de poursuivre la construction de nouveaux réacteurs avec leurs nouveaux cortèges de déchets éternels que nous laisserons en héritage à nos descendants sans avoir l’ombre d’une solution pour les en protéger, constitue bien un crime : le nucléaire civil fait partie des constructions humaines qui, par ses rejets chroniques de radioactivité à travers tout son cycle de la mine aux déchets en passant par les centrales de production d’électricité nucléaire, provoque des lésions et mutations aléatoires irréversibles des ADN de toutes les espèces vivantes exposées à ses rejets radiotoxiques à travers le monde entier.
Des élément qui témoignent du crime nucléaire
Note : avant d’avoir vu les reportages d’ARTE sur le nucléaire de juillet 2020, notre regretté ami Benoît Potel, lors de la réunion à Lafrançaise le 1er août dernier, trouvait forte la référence au crime nucléaire portée dans ce texte. Voici, pour toutes celles et ceux qui n’ont pas eu la démonstration télévisuelle du crime nucléaire, un petit retour historique.
– 1 – Une connaissance ancienne des effets délétères des radiations
Personne ne peut dire que l’homme ne connaissait pas les effets dévastateurs des radiations sur le vivant puisque ces effets furent mis en évidence dès leur découverte à travers les brûlures qu’ils provoquaient. En 1896, Elihu Thomson, ingénieur américain, a délibérément exposé un de ses doigts aux rayons X et a fourni des observations précises sur les brûlures produites. La même année, Thomas Alva Edison mettait au point une lampe à rayons X lorsqu’il a remarqué que son assistant était si “empoisonné” par les nouveaux rayons que ses cheveux tombaient et que son cuir chevelu était enflammé et s’ulcérait. En 1904, cet assistant, avait développé de graves ulcères sur les mains et les bras, qui sont rapidement devenus cancéreux et ont entraîné sa mort prématurée.(1)
Au cours des décennies suivantes, de nombreux chercheurs et médecins ont développé des brûlures et cancers suite à leur irradiation. Plus de 100 d’entre eux sont morts suite à leur exposition aux rayons X.(1)
Malgré cette connaissance, au début des années soixante dix le rédacteur fût informé du décès d’un radiologue de Foix qui, ne croyant pas aux effets des rayons X, travaillait sans protection. Il fût amputé d’une main, ensuite du bras puis mourut rapidement.
En 1933, Ernest O. Lawrence et ses collaborateurs ont achevé le premier cyclotron à l’université de Californie à Berkeley. Cet accélérateur de particules était une source importante de neutrons. Lawrence et ses associés exposèrent des rats de laboratoire à des neutrons rapides produits par ce cyclotron et découvrirent que ces rayonnements étaient environ deux fois et demi plus efficaces que les rayons X pour tuer les rats.(1)
– 2 – L’expérimentation humaine fait partie intégrante de notre histoire
L’expérimentation humaine fût et reste exercée par des savants honnêtes mais aveuglés par leurs sciences (scientistes), des “trop intelligents” (terminologie empruntée à Lanza del Vasto) et, espérons le pour une petite part, des fous, des pervers, etc… La finalité officielle était souvent de sacrifier – à leur insu – des individus pour en tirer des leçons pour le bénéfice de la collectivité. Le domaine atomique, par ses atteintes aléatoires et irréversibles au patrimoine génétique des espèces vivantes, comme écrit précédemment, constitue sans doute le terrain d’investigation le plus vaste et le plus incontrôlable de tous suite aux échelles gigantesques qu’il met en jeu… même si aujourd’hui des savants jouent à manipuler les gènes dans leurs laboratoires. Agissant ainsi, ils pensent retirer le côté anarchique lié aux impacts et cassures aléatoires des ADN causés par les radiations grâce à la puissance de leur savoir. Malgré sa longue histoire, l’homme ne maîtrise que très peu de choses sur les êtres complexes que nous sommes. Ces dérisoires « savants », aveuglés par leurs prétentions, pensent gérer les effets de leurs tripatouillages de séquences d’ADN pour agir sur tel ou tel élément qui aura des effets prédictibles et bénéfiques sur les êtres finis.
– 3 – Une société dédiée à la promotion de l’atome
Les industriels de l’atome se sont créés un organisme, la Société Française de l’Énergie Nucléaire (Sfen), qui structure et organise la manipulation de la société pour poursuivre leurs affaires. Nous rappelons ici le vieil exemple de la pénétration de toute la société française, universités, écoles, milieux ecclésiastiques… dont les Amis de la Terre avait été anonymement informés au début des années quatre vingt(2). Cette Sfen, comme le Comité Permanent Amiante (CPA), lui aussi rassemblant les professionnels de l’amiante(3) utilise pour l’atome l’expérience terrible de ses homologues du tabac(4). Le problème de toutes ces sociétés créées à grands frais au service de branches industrielles, c’est quand elles s’octroient l’appui de médecins et de chercheurs qui s’affichent au service de la santé alors qu’ils ne servent que la filière atomique et, quelques fois leurs intérêts propres. Le niveau ultime étant atteint quand ils arrivent à introduire et faire perdurer leurs données falsifiées dans les académies de Médecine ou des Sciences : ils font dévier ces organismes de leurs devoirs d’intégrité et de rigueur qui, normalement, ne devraient être dédiés qu’au service du bien de l’humanité puisque l’organisme de surveillance de l’Académie des Sciences se déclare « référent de nos concitoyens en matière de santé »(5). Un des administrateurs le plus zélé de la Sfen, et le plus mis en lumière par l’histoire, fût le professeur Pellerin.
Il intervint dans tous les médias, et directement à l’oreille de Météo France(6) : « A L’ATTENTION DU SCEM-PREVI AINSI QU’A TOUTES DIRECTIONS REGIONALES ET STATION METEOROLOGIQUES.
CET AVIS EST A DIFFUSER TOUS LES JOURS JUSQU’AU LUNDI 12 MAI 1986, A LA SUITE DES MESSAGES MÉTÉOROLOGIQUES PRÉENREGISTRÉS SUR REPONDEURS AUTOMATIQUES DESTINÉS AU PUBLIC ».
Il affirmait que les doses de radioactivité qui balayaient le France suite à la catastrophe de Tchernobyl étaient insignifiantes. Ses missives avaient pour objet : « Radioactivité ambiante consécutive à l’accident nucléaire russe de Tchernobyl. Mise au point à diffuser auprès des médecins et du public ».
On pouvait y lire entre autres : « il faudrait imaginer des élévations dix mille à cent mille fois plus importantes pour que commencent à se poser des problèmes significatifs d’hygiène publique. La distance, la dilution atmosphérique excluent une telle évolution dans notre pays »(7)
Pour parfaire son service à l’atome, c’est ce même professeur Pellerin qui rédigea personnellement l’avis de l’Académie des Sciences(8) sur l’innocuité du nuage de Tchernobyl malgré les réticences de certains de ses collègues médecins de l’académie. Sans la plainte de l’association Française des Malades de la Thyroïde et les écoutes téléphoniques diligentées par Mme la Juge Marie-Odile Bertella Geffroy le 22 07 2003 autour du professeur(9), nous n’aurions sans doute jamais eu connaissance de ses forfaits. Malgré sa prise en flagrant délit, pour ceux qui croiraient encore à la bonne foi du professeur, voici sa déclaration lors de la réunion « – Plan d’actions post-accidentelles – Compte rendu de la réunion du 24 juillet 1986 » : extrait de la pièce 20047YGJ (10)
Pierre Pellerin signe ici sa vassalisation à l’énergie nucléaire plus qu’à la santé publique… même si 34 ans plus tard nombre de personnes en sont encore, comme lui, à croire au mythe de l’indépendance énergétique de la France grâce au nucléaire.
Pourtant, le passage du nuage radioactif qui a balayé la France est attesté par les données des balises des centrales nucléaires en activité en 1986(11). Aujourd’hui encore les mesures d’activité dans les sols français montrent la présence de césium 137 dont l’activité n’a décru d’environ que de moitié depuis la catastrophe de Tchernobyl. On retrouve également les données sur ces contaminations environnementales autour des centrales nucléaires dans les rapports annuels établis par EDF : l’électricien se dédouane régulièrement de la présence de radioéléments dans l’environnement des centrales via ces sources issues des catastrophes nucléaires. Voici un extrait du rapport annuel d’EDF pour la centrale de Golfech en 2004 : « Le césium 137, autour des CNPE français, a été systématiquement détecté dans les échantillons de sol et la quasi-totalité des bio indicateurs (mousses dites bryophytes et les lichens) ». Le rapport d’EDF établit la responsabilité de Tchernobyl pour la présence de ce césium. Les tirs atmosphériques de bombes atomiques étaient également désignés comme coupables de la contamination des sols. Depuis 2011, les rapports annuels d’EDF évoquent la possible responsabilité de la catastrophe de Fukushima dans pollution radioactive des sols. Voici un exemple extrait du rapport annuel d’EDF de 2014 pour la centrale de Golfech : « les observations qui indiquent la présence de 137Cs en 2012 est liée essentiellement à la rémanence de retombées de Tchernobyl, des « essais » d’armes nucléaires et « probablement » de l’apport récent de celles de l’accident de Fukushima ». La centrale atomique reste toujours « clean » pour EDF ?
– 4 – Une multitude d’études épidémiologiques truquées produites au service de l’atome
De récentes recherches du rédacteur sur des études épidémiologiques sur les effets des rayonnements ionisants au niveau mondial démontrent que des chercheurs peu scrupuleux au service de l’atome, ne se sont même pas donnés la peine de trouver de nouvelles méthodes de manipulations et de falsifications que celles dénoncées en 1997 par J-F Viel dans son ouvrage « La santé publique atomisée ». L’objectif, qui nous apparaît constant, consiste à faire disparaître les données montrant les effets néfastes des radiations dont la connaissance publique empêcherait la poursuite des affaires atomiques.
Parmi les astuces qui permettaient d’aboutir délibérément à des résultats non significatifs, J-F Viel évoquait le fait de ne pas chercher les maladies suspectées, de ne pas prendre des tranches d’âges adéquates et de ne retenir que la mortalité qui a régressée suite aux progrès thérapeutiques.
Sur les tranches d’âges : régulièrement dans les études, des épidémiologistes prennent en référence, pour les personnes exposées aux radiation des travailleurs qui sont dans la force de l’âge. Comme groupe de référence sociétal, ils incluent des personnes plus fragiles composée d’enfants et de personnes âgées.
Ce stratagème leur permet parfois d’aller jusqu’à énoncer que les radiations protègent la santé puisque le public serait plus malade que les irradiés…
Il est souvent fait le choix de la mortalité au lieu de la morbidité (Nombre d’individus atteints par une maladie dans une population donnée et pendant une période déterminée(12)). En étudiant les documents pour la réalisation de la bande dessinée « Nuage sans Fin » nous avons pu observer cette manipulation qui a permis de dissimuler l’atteinte thyroïdienne des français pourtant largement exposés aux retombées du nuage radioactif de Tchernobyl. Ce sont essentiellement des iodes radioactifs à vie courte et très radiotoxiques pour la thyroïde (Iodes 131, 132, 133…) qui ont fait des dégâts. Le fait de se polariser sur les décès a permis aux épidémiologistes au service de l’atome d’afficher zéro mort liés aux problèmes thyroïdiens puisque, seuls les organes majoritairement affectés suite au dysfonctionnement de la thyroïde au moment du décès ont été répertoriés.
Pour l’étude épidémiologique de J-F Viel, autour de La Hague, bien qu’elle fût publiée dans le prestigieux British Medical Journal (B.M.J.) le 11 janvier 1998, des réactions très agressives se sont abattues en France pour dénigrer les travaux du professeur et tenter de détruire sa carrière… sous l’œil étonné de la communauté médicale internationale… en dehors évidemment de l’OMS qui ne peut produire aucun avis sur le nucléaire sans validation préalable de l’Agence Internationale pour l’Énergie Atomique, selon l’accord signé entre les deux entités le 28 mai 1959(13).
Une commission servile, sous la houlette d’Annie Sugier de l’OPRI, fût alors lancée pour démonter le travail du Professeur Viel. Ce fût fait de main de maître : une des conclusions du « rapport » du 14 juin 2000 de cette commission affirmait : « Le conseil Scientifique de l’OPRI invite à considérer la thèse soutenue par J.F. Viel comme “non plausible et non scientifiquement fondée à établir un lien entre leucémies de l’enfant et exposition à la radioactivité des effluents de La Hague.”
L’OPRI est resté droit dans ses bottes et cette étude constitue toujours une référence en France : pourtant, une nouvelle étude de 2001, sous le titre « The incidence of childhood leukaemia around the La Hague nuclear waste reprocessing plant (France): a survey for the years 1978–1998 »(14), toujours parue dans le British Medical Journal, confirmait les résultats des travaux du professeur J-F Viel sur l’excès de leucémies infantiles autour de l’usine de La Hague ! Onze ans plus tard, nous avons encore pu mesurer la même manipulation dans des études dont le but restait encore de cacher, encore et toujours, ces mêmes problèmes sanitaires infantiles autour des installations atomiques.(15)
– 5 – Des normes d’expositions aux radiations adaptées aux besoins de l’industrie nucléaire
Comme chaque baisse de doses d’expositions des travailleurs coûte de l’argent aux industriels de l’atome, ceux-ci pèsent de tous leurs poids, à travers un lobbying intense, pour freiner la réglementation en matière de protection de ces travailleurs du nucléaire.
La Commission Internationale de Protection Radiologique (CIPR) a modifié les normes de radioprotection internationale les faisant passer de 0,2 röntgens (première unité de mesure mise en place) par jour soit, en équivalent actuel, environ 730 mSv/ an – en 1934 à 365 mSv/an en 1936 puis à 1mSv/an en 2002 pour la population. Malgré cette apparente prise en compte de la santé humaine, les travailleurs de la filière atomique payent le prix fort. En effet, l’ingénieur Bruno Chareyron précisait, en juillet 2019 qu’« Il n’y a pas de seuil d’innocuité en matière de radioactivité. Plus on est exposé, et plus les risques sont importants. »
Sur l’aspect de la surveillance des expositions professionnelles aux neutrons en particulier, beaucoup de temps et d’argent ont été gagnés par les industriels de l’atome en retardant la prise de mesure. De fait, beaucoup de vies de travailleurs ont été sacrifiées.
Sur la question des normes de protection, un exemple historique frappant date de 1990. Il concerne le ministre Hubert Curien qui demandait à l’Académie des Sciences si une révision des normes appliquées à l’époque en France était nécessaire. La revue ” La Recherche ” faisait remarquer que l’Académie concluait son rapport sur l’absence de nécessité de révision des normes alors que des éléments de son travail prouvaient le contraire ! (16)
Les travailleurs ne peuvent pas trop compter sur l’appui massif du milieu médical pour la protection de leur santé : en plus des pressions que les médecins reçoivent de la part des lobbies, l’épidémiologiste Jean-François Viel nous donnait une explication dans son livre la « La santé publique atomisée ». Il écrivait que ces médecins avaient du mal à imaginer que les rayonnements puissent avoir un impact négatif sur la santé du fait qu’ils les utilisaient pour soigner(17). Heureusement qu’il se trouve parmi ces médecins quelques courageux qui résistent, souvent au prix d’attaques professionnelles et personnelles lourdes, conservant en eux les préceptes du serment d’Hippocrate.
– 6 -Des actes criminels délibérément perpétrés par les acteurs de « l’aventure atomique »
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Autour de la bombe atomique
Bien que les tenants de « l’aventure nucléaire » aient toujours nié et nient encore les liens entre les branches nucléaires civiles, militaires et médicales de l’atome, l’histoire est jalonnée de faits historiques attestant de cette consanguinité. Nous allons donc faire un survol d’actes criminels liés à cette histoire. En matière militaire, le summum est sans nul doute atteint avec le projet « Manhattan » de fabrication de la bombe atomique américaine. En 1942, le physicien américain d’origine hongroise, Edward Teller a effectué quelques calculs et a conclu qu’une bombe atomique pourrait créer suffisamment de chaleur pour enflammer l’atmosphère et les océans, provoquant un brasier mondial et la fin du monde.
Lorsque Robert Oppenheimer, le responsable scientifique du projet Manhattan, a parlé des chiffres de Teller au physicien Arthur Compton, le vieil homme aurait réagi avec horreur. “Ce serait la catastrophe ultime !” et il avait rajouté : “Mieux vaut accepter l’esclavage des nazis que courir le risque de tirer le rideau final sur l’humanité !“
En 1945 Truman, à peine élu président des États-Unis, interroge les scientifiques du projet secret Manhattan qui mettent en œuvre la fabrication de la bombe atomique : il leur demande s’il y a un risque de détruire la planète… alors que la réponse fût positive, Truman ordonna le tir : ce sont les écrits du président, dix ans après ses forfaits d’Hiroshima et Nagasaki, qui le démontrent. Toujours dans cet ordre d’idée, il confiera qu’un des scientifiques travaillant au projet, Stimson, avait exprimé avec gravité son incertitude quant à l’utilisation éventuelle de la bombe par les États-Unis : il craignait qu’elle soit si puissante qu’elle puisse détruire le monde entier. Truman a admis qu’en écoutant Stimson et Groves, un autre dirigeant du programme Manhattan, et en lisant le mémorandum d’accompagnement de Groves, il a ressenti la même peur(18).
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Une multitude d’expérimentations humaines criminelles eurent lieu à travers le monde.
Nous qualifierons de cobayes ces enfants, femmes et hommes testés, puisque aucun d’entre eux n’a évidemment pu fournir son « consentement libre et éclairé ».
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Des expérimentations réalisées sur des civils et des militaires
Parallèlement au programme de la bombe atomique, des expérimentations ont été réalisées sur des civils et des militaires qui furent placés dans les champs de tirs atomiques atmosphériques afin d’étudier l’impact que ces tirs et leurs retombées avaient sur eux. En ex-union soviétique, environ un million de personnes dans un rayon de 160 km, furent exposés à un tir de 20 kilotonnes à 350 m d’altitude réalisé par l’armée en septembre 1954. Sur les terrains brûlants de radioactivité de ce tir 45 000 soldats firent ensuite des exercices imposés(19). La France en fit de même en Algérie à partir de 1960 puis en Polynésie de 1966 à 1974 à travers des tirs atomiques atmosphériques(20). Les États-Unis pour leur part, après avoir testé les effets sur l’homme de la bombe à fission au Japon, testèrent ceux de la bombe à fusion sur la population de Rongelap le 1er mars 1954(21).
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Des expérimentations civiles criminelles
Dans l’état du Tennessee, furent administrées des pilules radioactives à 700 femmes enceintes exposant leurs fœtus à des doses trente fois supérieures à la « normale ». Des injections directe de radioactivité à travers des piqûres furent même réalisées aux États-Unis sur des hommes et des femmes en toute connaissance de cause. Le mensuel La Recherche précisait que ” les documents mis à jour par la commission d’enquête révèlent un état d’esprit très voisin de celui des médecins nazis “.(22) C’est l’ouverture américaine de dossiers qui a permis ces révélations alors que les autres états nucléaires au monde montrent toujours peu d’empressement à ouvrir les leurs.
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La très sale affaire des enfants séfarades irradiés de la teigne
Un documentaire de 2004 retrace l’histoire de ce crime sous le titre « Teigne et radiations » de Barry Chamish : ce fût le pire des secrets maintenus par les fondateurs du parti travailliste israélien. « En 1951, le directeur général du ministère israélien de la Santé, le Dr. Chaim Sheba, a pris l’avion pour l’Amérique, d’où il a ramené sept appareils de radiographie (à rayons X), que l’armée américaine lui avait cédés. Ces appareils de radiographie furent utilisés pour une expérience nucléaire massive, une génération complète de jeunes Séfarades étant utilisés en guise de cobayes. Chaque enfant séfarade allait recevoir 35 000 fois la dose maximale de rayons X, dans la tête. A cette fin, le gouvernement américain versa annuellement au gouvernement israélien 300 millions de livres israéliennes. Les fonds versés par les Américains correspondraient, de nos jours, à deux milliards de dollars.
Afin de circonvenir les parents des victimes, les enfants furent emmenés en « voyage scolaire », et on dira plus tard à ces parents que les rayons X étaient un traitement contre une épidémie de teigne.
6 000 des enfants cobayes décédèrent peu après leur irradiation. Beaucoup de survivants développèrent des cancers qui emportèrent des milliers d’entre eux au fil des ans. Ils continuent à mourir actuellement. Durant leurs années d’interminable agonie, les victimes souffrirent d’ affections telles que l’épilepsie, l’amnésie, la maladie d’Alzheimer, des céphalées chroniques et des psychoses.
Voilà, dit très froidement, quel est le sujet de ce documentaire. Voir les victimes, à l’écran, c’est bien autre chose ».(23)
En 1984 paraîtra une étude(24) qui suivra environ 2 200 enfants parmi ceux ayant reçu un traitement radiologique dit « contre la teigne du cuir chevelu (tinea capitis) » dans les années 1940 et 1950. Le groupe de référence sera constitué de 1 400 enfants traités sans rayons X. Ils ont été suivis par questionnaires, via des courriers, pendant une moyenne de 26 ans, depuis le traitement afin d’évaluer l’incidence du cancer de la peau. L’étude montrera que le risque relatif de cancer de la peau observé est six fois plus élevé dans le groupe irradié par rapport à celui de référence.
– 7 – L’arrêt du fonctionnement des réacteurs atomiques
Cet arrêt de la filière atomique ne pèse rien par rapport à la menace de dispersion massive, vaste et soudaine de radioéléments suite à une catastrophe atomique : comme déjà noté en introduction, en 1979, Three Mile Island fût le siège d’un des premiers accidents atomiques avec fusion du cœur sans que la cuve, qui était neuve, ne se rompe. L’accident a coûté aux États-Unis la bagatelle du prix de construction de tout leur parc nucléaire, juste pour l’assainissement de la centrale d’Harrisburg et la « mise à niveau » de tous les réacteurs américains suite au « retour d’expérience » de l’accident.
Pour la catastrophe de Tchernobyl, le coût pour l’ex-Union Soviétique, a été évalué à 3 fois la totalité des bénéfices commerciaux enregistrés par l’exploitation de toutes les centrales nucléaires soviétiques entre 1954 et 1990, soit 36 ans.(25)
Bien que cela soit impossible, en supposant que le nucléaire arrive à produire une électricité de manière permanente, jamais cette production ne dégagera assez de bénéfices tirés de la vente de cette électricité pour régler le montant de la facture humaine, technique et environnementale des catastrophes. Si on rajoute les coûts de la catastrophe de Fukushima, la facture déjà payée et celle à venir ont définitivement enterré financièrement « l’aventure » atomique civile.
Même loin d’être exhaustif, de tout ce qui précède, toute personne qui contribue consciemment à la poursuite et au développement de l’atome civil et militaire devient, de fait, un acteur de la continuation et de la préparation d’un nouveau crime contre l’humanité… En conséquence, nous avons tous l’impératif devoir de mettre cet acteur au pied du mur de sa responsabilité. Des suicides de responsables de la chaîne atomique en ex-Union Soviétique ou au Japon, suite à la perception de leur responsabilité dans les terribles dégâts qu’ils ont participé à commettre, ne réparerons rien du monstrueux préjudice causé à l’humanité.
Mais, qui sont ces personnes ?
Références du politique qui maintient la France…
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- https://www.britannica.com/science/radiation/Historical-background
- https://nuagesansfin.info/wp-content/uploads/2016/04/Annexe-Sfen.pdf
- https://newikis.com/fr/Comit%C3%A9_permanent_amiante
- Le Rideau de fumée – Les méthodes secrètes de l’Industrie du tabac. Gérard Dubois, Éditions du Seuil, 2003.
- http://www.academie-medecine.fr/le-comite-de-suivi-son-role-et-ses-objectifs/
- https://nuagesansfin.info/wp-content/uploads/2016/05/P-35-M%c3%a9t%c3%a9o-France-sur-la-tou.pdf Page 2
- https://nuagesansfin.info/wp-content/uploads/2016/04/P-35-phylact%c3%a8re-%c3%a0-Pellerin.pdf Page 9
- https://nuagesansfin.info/wp-content/uploads/2016/04/P-38-Haut.pdf Page 4
- https://nuagesansfin.info/wp-content/uploads/2016/04/P-38-Haut.pdf Page 3
- https://nuagesansfin.info/wp-content/uploads/2016/04/P-35-phylact%c3%a8re-%c3%a0-Pellerin.pdf Page 6
- https://nuagesansfin.info/wp-content/uploads/2016/03/P-23-B.pdf Page 2
- https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/
- http://independentwho.org/fr/accord-wha12-40/
- https://jech.bmj.com/content/55/7/469.full
- https://pectineactualites.files.wordpress.com/2012/06/m-saint-aroman-etudes_c3a9pidc3a9miologiques-europe-2012-09-15.pdf
- La Recherche n°219 p 269
- La santé publique atomisée – Radioactivité et leucémies : les leçons de La Hague. J-F Viel.
- Harry S. Truman, “Why I Dropped the Bomb,”
- Science & Vie n° 917 – février 1994
- ” Le réveil des irradiés ” Libération le 17 01 2002
- ” Stop Essais ” avril 2004 n°137
- ” Les cobayes humains du plutonium ” La Recherche n° 275 avril 1995 vol 26.
- http://users.skynet.be/roger.romain/Teigne_24_08_2004.htm
- Shore, R. E., Albert, R. E., Reed, M., Harley, N., & Pasternack, B. S. (1984). Skin Cancer Incidence among Children Irradiated for Ringworm of the Scalp. Radiation Research
- D’après Énergie et Sécurité n° 15.
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