Garonne en Fête : baignade dans les rejets radioactifs de la centrale

Photographie ©rcsrgb

La radioactivité à Agen? Même pas peur, on nage dedans.

Lors de la conférence de presse à l’initiative de Sortir du Nucléaire (France) et avec la participation de la CRIIRAD, le 9 février 2023, les associations locales ont communiqué à la presse le contenu de cet article (ci-dessous), révélant que depuis 2019 on savait qu’il y avait des rejets de radioactivité effectués par la centrale (CNPE) de Golfech pendant la saison estivale, sans que la population ait été informée préventivement!

A noter : le journal La Dépêche n’était pas présent.

Sortir du Nucléaire France était représenté, à cette conférence de presse, par Laure Barthélemy, Chargée de recherche et de Surveillance Citoyenne des Installations Nucléaires, et Mathilde Damecour, Chargée de campagnes.
Lien PDF dossier de la conférence de presse réalisé par Sortir du Nucléaire 

La CRIIRAD était représentée par Marion Jeambrun, Chargée d’étude, Responsable du service Analyse.
Lien PDF Résultats des analyses radiologiques effectuées par la CRRIRAD et présentés par Marion Jeambrun lors de cette conférence de presse

Garonne en Fête, c’est un peu Agen Plage, tout le monde adore, les petits, les grands, les bébés et le 3ème âge, tout le monde est heureux de profiter des activités, dont la baignade.

En 2019 Garonne en Fête a duré une semaine, du samedi 24 août au dimanche 1er septembre et pendant 5 jours complets les gens se sont baignés dans les rejets radioactifs de la centrale de Golfech.

Voici les dates de rejets en août 2019

Pollution radioactive des productions agricoles par les centrales nucléaires – l’exemple de Saint Alban / CRIIRAD

Saint-Alban.pdf

Les centrales de production électronucléaires sont autorisées à effectuer des rejets de substances radioactives dans l’atmosphère et dans les cours d’eau.

L’étude de la CRIIRAD synthétise les résultats de ses analyses portant sur l’environnement terrestre du CNPE (Centre Nucléaire de Production d’Electricité) de Saint-Alban.

Les enseignements pour Golfech

Une étude faite en 2020 par la CRIIRAD sur l’impact des rejets radioactifs dans la Garonne et la Radioactivité des Végétaux aquatiques pour le compte d’associations locales (coordination Stop Golfech dont FNE 82, ATMP, VSDNG, Réseau Citoyen de Surveillance de la Radioactivité de Golfech, Sepanlog, Horizon Vert) a révélé qu’il y a beaucoup plus de tritium radioactif en aval de Golfech (14,3 Becquerel par litre de combustion) qu’en aval du CNPE de Cruas (4,5 Bq/l) dans la vallée du Rhône (entre Valence et Montélimar).
Le Rhône est un fleuve beaucoup plus puissant qui peut diluer beaucoup plus que la Garonne.

https://www.rcsrgb.fr/cnpe-de-golfech-impact-des-rejets-radioactifs-dans-la-garonne-radioactivite-des-vegetaux-aquatiques/

Une étude similaire à celle de Saint-Alban montrerait très probablement une incidence des rejets radioactifs du CNPE de Golfech plus importante que celle détectée en aval de Saint-Alban.

Basé sur des travaux datant de 1995 et 2003 l’étude de la CRIIRAD sur les rejets de Saint-Alban reste évidemment pertinente si ce n’est que les taux ont très probablement augmenté depuis, le Tritium et le Carbone 14 radioactifs ayant respectivement une demie vie de 12,3 et 5730 ans (leur radioactivité diminuant de moitié pendant ces périodes).

Pour faire court voici ci-dessous quelques graphiques et la conclusion de Bruno Chareyron (ingénieur

Jancovici : le cancer et la ruine

Texte de Christophe Legalle travaillé avec Catherine, André, Pierre, Monique

L’indication page entre crochets [page 139] indique le numéro de page de la BD ‘Le monde sans fin’ où retrouver les citations ou le sujet évoqué

JMJ = Jean-Marc Jancovici

Cet article entend être une analyse critique (non exhaustive) de la bande dessinée « Le Monde sans fin », cosigné Jean-Marc Jancovici et Christophe Blain, et une critique aussi du ‘système Jancovici’ qui consiste, en s’appuyant sur l’inquiétude liée à la crise climatique à diffuser des informations souvent tronquées, approximatives, voire mensongères, pour décrier les énergies renouvelables et faire l’apologie du nucléaire.
Cet article s’intéressera d’abord à la vision erronée diffusée sur le nucléaire mais abordera aussi les autres aspects ‘du système Jancovici’ concernant les énergies renouvelables, l’énergie en général, la manipulation des chiffres, etc.

La vision sur l’énergie nucléaire des deux auteurs est franchement biaisée. Aucune mention des débats sur le nombre de morts à Tchernobyl n’est faite. Rien n’est dit sur les centaines de milliers de personnes déplacées, les coûts et autres conséquences des accidents nucléaires ou des rejets dans l’atmosphère, les cours d’eau et les mers, passés et futurs…

Présentation de JMJ :
JMJ est surtout connu pour ses nombreuses interventions dans les médias, moins pour les conférences ou encore un cours qu’il donne depuis quelques années à l’École des Mines de Paris sur le thème de l’Énergie et du Climat.

JMJ est diplômé de l’École Polytechnique

Avec quoi refroidir les réacteurs nucléaires à l’avenir ?

Dans le monde, le climat montre une tendance nette au réchauffement depuis 1850, avec une forte accélération depuis le milieu des années 1970.

Une étude (Ribes et al – 2016) montre effectivement une élévation de la température en France de 1,5 ± 0.5°C sur la période 1959–2009.

Cette augmentation s’est accompagnée d’une élévation de la température des eaux, mise en évidence dans plusieurs cas comme par exemple sur la Loire qui s’est réchauffée en moyenne de 1,2°C en 32 ans.

Au niveau mondial, depuis les années 1900, le niveau moyen de la mer s’est élevé de près de 20 cm. Cette élévation est liée à une augmentation des températures océaniques (plus une eau est chaude, plus elle se dilate et occupe de volume) et à la fonte des glaces et neiges.

De 1993 à 2019, le niveau moyen des océans a augmenté de 3.36 mm par an.

Comme on le voit dans le tableau ci-dessous, le refroidissement des centrales de production d’électricité constitue la plus grande partie des prélèvements d’eau, en particulier des eaux de surface. (source : http://www.donnees.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/lesessentiels/essentiels/eau-prelevements.htm)

En accentuant le risque de sécheresses le changement climatique peut mener à une diminution temporaire mais drastique du niveau des eaux des lacs, étangs et mares ayant un impact sur les espèces. De plus, en cas de pénurie d’eau, le changement climatique provoque, par effet de moindre dilution, la concentration des pollutions modifiant l’équilibre biologique et chimique de l’eau pouvant aboutir à une mortalité importante sur différentes espèces (poissons,

Pour 0°3 en plus de la Garonne, pourquoi cette tempête dans de l’eau chaude

de Monique Guittenit – Stop Golfech

 

L’été 2022 nous met en face d’une réalité : « Les dommages économiques causés par les vagues de chaleur et la sécheresse pourraient surpasser l’impact de la crise énergétique traversée par l’Europe » , a mis en garde le directeur de l’Agence spatiale européenne (ESA), qui appelle « à une action urgente pour lutter contre le changement climatique ». (1) Face à ces 2 crises majeures, la crise énergétique traversée par l’Europe et la crise climatique mise en évidence cet été, que donne l’énergie nucléaire présentée comme un bouclier en France et une énergie verte en Europe ?

Tempête, car les centrales nucléaires ont besoin d’eau pour leur refroidissement , même à l’arrêt, souffrent du dérèglement climatique entraînant des sécheresses accrues et contribuent à l’assèchement des fleuves : « Il est plus que temps de se poser la question de la gestion et du partage de l’eau » . A l’heure où les restrictions d’utilisation de l’eau sont posées notamment l’irrigation à partir de la Garonne, Golfech continue à prélever 12 % de l’eau de Garonne pour refroidir ses réacteurs ; de plus 1/5 de ces prélèvements sont perdus en évaporation. 220 millions de m3 sont turbinés par le CNPE de Golfech tous les ans, soit environ l’usage de l’eau pour l’agriculture de la Garonne et de tous ses affluents durant un an…. (voir graphiques SMEAG page suivante)
Tempête, car pollution accrue de l’eau : dans cette période de basses eaux …

Les nucléaristes sont de dangereux illusionnistes … qui finiront bien par s’éteindre !

Le 31 juillet 1977, Vital Michalon était tué par l’Etat nucléariste français qui avait envoyé la troupe pour réprimer la plus grande manifestation antinucléaire jamais organisée en France, contre la construction du réacteur Superphénix à Creys-Malville (Isère)1. Ce projet ne sortait pas de nulle part : c’était un nouvel exemple de délire technologique accompagnant la folie nucléariste des dirigeants des plus grandes puissances mondiales.

Ceux-ci ont d’abord essayé de nous faire croire qu’une énergie et des technologies conçues pour détruire massivement des populations civiles pouvaient être transformées en facteur de paix (discours du Président étatsunien Eisenhower le 8 décembre 1953 devant l’assemblée générale des Nations Unies). Et de trop nombreuses personnes y ont cru, convaincues que d’un mal on pouvait tirer un bien. On constate aujourd’hui que des installations nucléaires « civiles » deviennent une prise de guerre transformée en base militaire permettant à une armée puissante (celle de Russie) d’empêcher le pays agressé (l’Ukraine) de se défendre2, toute riposte risquant de contaminer l’Europe entière et sans-doute au-delà. Le nucléaire c’est la guerre sans fin !

Ensuite, ils ont prétendu que le nucléaire allait résoudre tous nos problèmes d’approvisionnement en énergie. Or, après 70 ans de développements industriels soutenus par les plus grandes puissances mondiales, on constate que cette énergie ne fournit que 2% de toutes les consommations finales au niveau mondial. Pour l’Union Européenne c’est de l’ordre de 6% et pour la France 16%, le reste étant apporté par les renouvelables à hauteur de 19% …

Dérogation de rejets de chaleur… dans le peu d’eau qu’il reste de la Garonne.

La canicule n’est pas une boisson aphrodisiaque et le tritium n’est pas le petit de la grenouille.

Photographies de la Garonne prises par le RCSRGB le 26 juillet 2022 à Lamagistère et Donzac près de la Centrale nucléaire de Golfech, la Garonne à Agen et la plage d’été sur la Garonne.

Ces dérogations montrent à quel point la sécurité, la protection de l’environnement et des usagers, sont soumises aux aléas économiques ou politiques, car si les journées sont chaudes les matinées commencent entre 15° et 20 ° pour les plus chaudes, on ne peut donc pas parler de canicule.

Jusqu’au 7 août 4 sites nucléaires dont Golfech sont autorisés à dépasser les niveaux réglementaires de la température d’eau rejetée dans les fleuves et rivières dans lesquels ils s’alimentent.
Le dispositif de dérogation n’avait jusqu’alors été utilisé qu’une fois, en 2018 pour la centrale de Golfech, pour une durée de 36 heures.

Ici il y avait un fleuve.

Les agenais, malgré une journée plus clémente que les précédentes, ne semblent pas se précipiter sur la plage de ‘La Garonne en Fête’ offerte à ses administrés par la municipalité d’Agen (à défaut d’autre lieu de baignade) et ouverte cette année du 7 juillet au 31 août 2022. Ils ne sont pas nombreux à profiter d’une superbe irradiation externe car en plus du Tritium ils ont la possibilité aussi de profiter du Carbone14 radioactif, deuxième plus importante source de pollution radioactive après le Tritium (pollutions émises par la centrale de Golfech).

S’ils n’en

Impact radiologique de la centrale nucléaire de Golfech. CRIIRAD 22 et 23 novembre 2021

Agen le 22 et 23 novembre 2021
Intervenant :
Bruno CHAREYRON
ingénieur en physique nucléaire
directeur du laboratoire de la CRIIRAD

À la demande des associations locales (StopGolfech, RCSRGB) la CRIIRAD*, représentée par Bruno Chareyron, est venue à Agen, salle Picasso, à l’occasion de 2 réunions, l’une publique, l’autre destinée aux élus, pour commenter des analyses que ces associations lui ont demandé de réaliser.
Cet article reprend les points abordés par Bruno Chareyron et est agrémenté d’illustrations** réalisées par la CRIIRAD.

*La CRIIRAD (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité) est à la fois un laboratoire d’analyse de la radioactivité agréé par l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) et une association d’information sur la radioactivité.
** Support de l’intervention, PDF, Impact Golfech CRIIRAD 2021-11

La CRIIRAD a été créée en mai 1986 par Michèle Rivasi à la suite de l’accident de Tchernobyl. La CRIIRAD a été le premier laboratoire à réaliser des mesures radiologiques démontrant un mensonge de l’état et du lobby nucléaire quand les autorités françaises avaient menti en prétendant que la radioactivité émise par l’accident de Tchernobyl n’avait pas traversé la frontière… Contrairement à l’Allemagne et l’Italie, par exemple, la France n’avait pas pris de mesure de protection sanitaire, comme de ne pas consommer de lait frais qui se charge en iode radioactif  ou de légume à large feuilles comme les salades ou les épinards…
Aujourd’hui la CRIIRAD effectue des analyses et des missions en France et à l’étranger.

La CRIIRAD revendique …

LVD82 : tromperie sur les rejets. Le Laboratoire Vétérinaire Montauban… des accusés.

Laboratoire Vétérinaire Départemental Montauban… des accusés.

Pour l’année 2019 il manque dans les données mises en lignes par le LVD82 pas moins de 10 rejets de Tritium correspondant à environ 25 % du temps des rejets annuels, et passés ainsi sous silence.
25 % du temps, en 2019, la Centrale de Golfech a rejeté du Tritium radioactif dans l’eau de la Garonne, hors selon les données du LVD82 ce ne serait que 19 % du temps.

Le LVD82 effectue, pour le compte de la CLI de Golfech (Commission Locale d’Information), des analyses de la radioactivité dans la Garonne.

En comparant les données sur les rejets fournis par EDF à ceux fournis sur son site par le Laboratoire Vétérinaire de Montauban, nous avons constaté qu’il manquait 10 rejets dans les données du LVD82, correspondant à environ 500 heures de rejet pour l’année 2019.

Peut-on faire confiance aux autres informations et données d’analyse fournies par le LVD82?

Le département du Tarn-et-Garonne et la CLI (Commission Locale D’information) doivent-ils continuer à utiliser les services de ce laboratoire?

Nous avions déjà pointé un retard étonnant du LVD82 dans la mise en ligne des analyses radiologiques d’eau de la Garonne que l’on peut consulter à l’adresse http://www.lvd82.fr/index.php?id=1650. En effet nous n’y disposons toujours (au 23 janvier 2022) d’aucun résultat depuis janvier 2020. D’autant plus étonnant que courant 2020 nous avions pu télécharger les mois de janvier et février 2020, qui ont donc été retirés? Pourquoi?

Il est bien dommage que la CLI Golfech se …

DU TRITIUM RADIOACTIF TROUVÉ DANS LES URINES D’UN CONSOMMATEUR D’EAU DE L’AGGLOMÉRATION D’AGEN

Nous avons demandé au laboratoire de la CRIIRAD (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité) de procéder aux analyses des urines et de l’eau consommée de 2 habitants de l’agglomération d’Agen, l’une buvant l’eau du robinet (William)1, l’autre ne la buvant pas (Juliette)2.

Concernant les urines de William, qui boit l’eau du robinet de l’agglomération d’Agen, le tritium est détecté systématiquement dans les urines (2,6 ± 1,0 Bq/l à 4,5 ± 1,2 Bq/l). Ce n’est pas étonnant puisqu’il est présent régulièrement dans les eaux du robinet que boit William et que son élimination par le corps humain résulte de mécanismes complexes avec des périodes biologiques qui vont d’une dizaine de jours à 1 an.

Pour les eaux du robinet échantillonnées pendant la période du 18 octobre au 5 novembre 2021 (5 jours sur 7), les activités en tritium sont inférieures aux limites de détection (< 1,9 Bq/l) ou très proches de ces limites (1,9 ± 1,0 Bq/l). Il faudrait regarder a posteriori, lorsque nous aurons accès aux données de rejets liquides de Golfech en Garonne, s’il y a eu ou non des rejets pendant cette période et à quel niveau…

Concernant les analyses d’urine de Juliette et de l’eau qu’elle a consommé les résultats font état d’une activité en tritium < 1,9 Bq/l et pour les urines < 2,2 Bq/l inférieurs aux limites de détection.

L’interprétation de ces résultats est certes compliquée par le fait qu’un habitant de ce secteur est à la …

Dans son dernier bilan l’ASN épingle à nouveau le manque de rigueur à la centrale de Golfech

Dans son dernier bilan 2020 publié le 29 juin dernier, l’Autorité de sûreté nucléaire pointe un manque de rigueur dans l’application des procédures à la centrale de Golfech.

Ce bilan pour les régions Nouvelle-Aquitaine et Midi-Pyrénées concerne les centrales du Blayais, de Civaux et de Golfech.
Si malgré quelques réserves l’ASN considère que les centrales du Blayais et de Civaux rejoignent ou dépasse le niveau général en matière de sûreté générale, il n’en va pas même pour la centrale de Golfech pour laquelle l’Autorité de Sécurité Nucléaire “considère qu’une application plus rigoureuse des procédures et une meilleure préparation auraient permis d’éviter la survenue de certains événements significatifs”.
Traduisez : les évènements significatifs récents (2 de niveau 1 en 2020) auraient pu être évités.

Sans parler des évènements des années précédents, comme celui de niveau 2 en 2019, ou le manque de rigueur avait déjà été pointé.
Ainsi l’exploitant de la centrale de Golfech “devra poursuivre et renforcer le travail engagé. Dans le domaine de la maintenance, l’ASN estime que le site doit améliorer son organisation afin d’assurer une meilleure traçabilité des activités ainsi qu’une meilleure gestion des écarts affectant les installations”.

D’autre part, pour l’ASN, en matière de radioprotection des travailleurs, la situation demeure en deçà du niveau attendu.

La rigueur n’est pas encore au niveau attendu, explique Simon Garnier, chef de la division de Bordeaux de l’ASN

Simon Garnier prend l’exemple du dernier événement significatif en date connu pour 2021. Un problème de non-respect des règles générales d’exploitation du …

Lettre aux travailleurs du nucléaire

L’enjeu de la transition énergétique doit nous amener à discuter
ensemble pour un service public de l’énergie et de l’électricité
décidé sous contrôle citoyen.
Pour un projet service public contre le projet libéral Hercule.

Ce texte reprend le contenu d’un tract distribué aux travailleurs de la centrale nucléaire de Golfech le 27 juin 2021 
Ce texte a été écrit conjointement par André Crouzet de StopGolfech /VSDNG et Gilles Reynaud du syndicat des travailleurs sous-traitants du nucléaire ‘Ma Zone Contrôlée‘.

Ce texte a été lu et approuvé par les organisations suivantes :
– Coordination Stop Golfech :
– Amis de la Terre Midi –Pyrénées
– France Nature Environnement 82
– Groupement d’Alerte et de Défense de l’Environnement Du Lot
– Réseau Citoyen de Surveillance de la radioactivité de Golfech /Blayais rcsrgb.fr
– Sortir du Nucléaire 82
– Vivre sans le Danger Nucléaire de Golfech stopgolfech.org
Tract signé aussi par Ma zone contrôlée 

Le scénario novateur de RTE

RTE, le gestionnaire du réseau à haute tension français, a publié ce 8 juin 2021 six scénarios pour l’avenir du système électrique national à l’horizon 2050, qui impliquent tous une forte hausse des énergies renouvelables, à commencer par le solaire. La sortie du nucléaire n’est plus un tabou. RTE s’est lancé en 2019 dans une vaste étude avec pour horizon, 2050, date à laquelle la France vise la neutralité carbone. Après avoir reçu de nombreuses contributions (entreprises, ONG, syndicats, etc.) dans le cadre d’une consultation publique, la société a dévoilé mardi 8 …

Au procès de Bure, nous sommes toutes et tous des malfaiteurs !

Ce texte paraît simultanément sur Reporterre, Bastamag, Mediapart, Politis, Lundi Matin, Terrestres, Contretemps et Libération.

En juin, cela fera 4 années que les portes des opposant.e.s au projet CIGEO d’enfouissement de déchets radioactifs à Bure ont volé en éclat sous les coups de boutoir d’une instruction pour « association de malfaiteurs ». Vingt domiciles perquisitionnés, dix militants et militantes interdits de se voir pendant 2 ans et demi, 100 téléphones placés sous écoute, 16 années cumulées de communications enregistrées, des balises posées sous des voitures, un escadron de gendarmes mobiles harcelant les habitants et habitantes au quotidien… Cette scandaleuse traque d’Etat a tenté de paralyser ce mouvement de lutte vieux de 30 ans contre le plus gros projet industriel européen, dont les risques sont connus.

Le 1er, 2 et 3 juin se tiendra le procès des inculpé.e.s « malfaiteurs » de Bure. Nous, universitaires, artistes, autrices, journalistes, syndicalistes, enseignant.e.s, agriculteurs.ices, éditeurs, musicien.ne.s, humoristes, auteurs de bande dessinées, activistes, comédien.ne.s, réalisatrices, architectes, scientifiques, élu.e.s, ami.e.s, affirmons notre profonde solidarité.

Bure nous concerne toutes et tous parce que c’est un des laboratoires de la généralisation de l’autoritarisme en France – depuis les quartiers populaires jusqu’aux luttes écologistes en passant par les gilets jaunes. Le 1er juin sera le procès de l’autoritarisme et de « l’association de malfaiteurs », dispositif pénal hérité des lois scélérates et de l’antiterrorisme qui dote les autorités de moyens de surveillance colossaux pour paralyser toute forme d’organisation collective.

Bure nous concerne toutes et tous, parce que le projet …

Fukushima : une catastrophe normalisée. Circulez, les experts sont là !

Une apocalypse ordinaire

Contrairement aux accidents nucléaires qui l’ont précédés, comme celui de Tchernobyl, Fukushima a suscité une remise en cause très courte et limitée de l’énergie nucléaire. En dépit des conséquences observées à Fukushima, l’exploitation de réacteurs nucléaires s’est poursuivie.

Dans le cadre de sa thèse sur la sociologie des accidents nucléaires, Valérie Arnhold, doctorante au Centre de sociologie des organisations à Sciences-Po et chercheuse sur projet dans le programme “Nuclear Knowledges”, au Centre de recherches internationales (CERI), a mené une enquête ethnographique au sein des organisations européennes et internationales de sûreté nucléaire (https://journals.openedition.org/sdt/14611#ftn17).

Valérie Arnhold s’est appliquée à démontrer comment en intégrant la catastrophe de Fukushima dans un cadre de pensée pour essayer d’en comprendre les leçons, les organisations de sécurité nucléaire l’ont inclus dans des procédures de routines. Selon elle, la catastrophe de Fukushima “n’a pas questionné fondamentalement les pratiques de sûreté”, contrairement aux précédentes catastrophes nucléaires, et a ainsi suscité “une remise en cause très courte et limitée de l’énergie nucléaire”.

Les organisations internationales et les agences nationales en faisant rentrer la catastrophe nucléaire dans les cadres et procédures préexistants de la sécurité nucléaire la transforment en un événement ordinaire pour les professionnels du nucléaire.
D’événements incontrôlables, les catastrophes sont devenues une menace réelle mais gérable par l’ensemble des experts des organisations de sécurité.

Ainsi les experts de la sécurité  se sont appropriés le travail sur cet accident, évinçant les décideurs politiques et les acteurs critiques (comme les associations antinucléaires).

On n’arrête rien,

100% d’énergies renouvelables c’est possible selon RTE le gestionnaire de réseau

Pour rappel RTE (Réseau de transport d’électricité) c’est le gestionnaire du réseau de transport d’électricité haute tension en France métropolitaine.

RTE est une société anonyme à capitaux publics, c’est une filiale d’EDF qui a vendu en 2017 49,9 % de ses parts.

RTE et l’Agence internationale de l’énergie (AIE) ont publié un rapport le 27 janvier dernier « Bilan Prévisionnel 2050 » qui présentent les différents Mix énergétiques possibles pour l’avenir de la France et les conditions techniques indispensables à leur mise en place.

Parmi les 8 scénarios énergétiques présentés et devant permettre d’atteindre la neutralité carbone en 2050, figure un scénario avec un mix 100 % renouvelables.

Si plusieurs études avaient déjà étudié cette possibilité, ce rapport est le premier provenant d’institutions reconnues mondialement pour leur capacité de modélisation.

Pour RTE, le nucléaire serait au mieux en stagnation, le scénario le plus ambitieux pour le nucléaire parvenant à une part de 50 % en 2050.

Aujourd’hui, environ 70 % de l’électricité est issue du nucléaire. Mais d’ici à trente ans, la quasi-totalité des réacteurs construits dans les années 1980 et 1990 auront été mis à l’arrêt.

Pour respecter ses engagements (accord de Paris sur le climat), la France s’est engagée à atteindre l’objectif de neutralité carbone d’ici à 2050 en misant entre autres sur un recours accru à l’électricité.

Le choix pour la France selon ce rapport : remplacer certains réacteurs en fin de vie par de nouveaux réacteurs, ou remplacer intégralement ces réacteurs par des énergies renouvelables.…