100% d’énergies renouvelables c’est possible selon RTE le gestionnaire de réseau

Pour rappel RTE (Réseau de transport d’électricité) c’est le gestionnaire du réseau de transport d’électricité haute tension en France métropolitaine.
RTE est une société anonyme à capitaux publics, c’est une filiale d’EDF qui a vendu en 2017 49,9 % de ses parts.
RTE et l’Agence internationale de l’énergie (AIE) ont publié un rapport le 27 janvier dernier « Bilan Prévisionnel 2050 » qui présentent les différents Mix énergétiques possibles pour l’avenir de la France et les conditions techniques indispensables à leur mise en place.
Parmi les 8 scénarios énergétiques présentés et devant permettre d’atteindre la neutralité carbone en 2050, figure un scénario avec un mix 100 % renouvelables.
Si plusieurs études avaient déjà étudié cette possibilité, ce rapport est le premier provenant d’institutions reconnues mondialement pour leur capacité de modélisation.
Pour RTE, le nucléaire serait au mieux en stagnation, le scénario le plus ambitieux pour le nucléaire parvenant à une part de 50 % en 2050.
Aujourd’hui, environ 70 % de l’électricité est issue du nucléaire. Mais d’ici à trente ans, la quasi-totalité des réacteurs construits dans les années 1980 et 1990 auront été mis à l’arrêt.
Pour respecter ses engagements (accord de Paris sur le climat), la France s’est engagée à atteindre l’objectif de neutralité carbone d’ici à 2050 en misant entre autres sur un recours accru à l’électricité.
Le choix pour la France selon ce rapport : remplacer certains réacteurs en fin de vie par de nouveaux réacteurs, ou remplacer intégralement ces réacteurs par des énergies renouvelables.
Une bonne partie de ce rapport développe les conditions (au nombre de 4) pour faire fonctionner un tel système énergétique :
- compenser la variabilité des énergies solaires et éoliennes (qui seraient alors les principales sources d’électricité),
- maintenir la stabilité du réseau,
- être capable de reconstituer des réserves et des marges d’approvisionnement
- et, enfin, faire évoluer considérablement un réseau électrique (aujourd’hui adapté à des productions nucléaires centralisées).
En effet les réseaux devront être développés, adaptés et restructurés en profondeur après 2030 parce que l’électricité d’origine éolienne ou solaire sera notamment répartie de façon plus diffuse sur le territoire qu’un système basé sur des centrales nucléaires ou thermiques…
Il faudra s’adapter à la variabilité de l’éolien et du solaire, due aux variations de vent et d’ensoleillement, et disposer donc d’une meilleure (pré)visibilité qui permette de réduire les besoins en réserves permettant de faire face à une baisse brutale de la production ou une hausse subite de la consommation. Sinon, cette capacité de réserve devra croître considérablement (pour pouvoir produire plus avec des renouvelables qu’avec du nucléaire).
Selon l’auteur de l’article que vous lisez, on devine que cela aurait un coût. Mais ce coût semble mieux quantifiable que la continuation sans frein du nucléaire avec une énergie de plus en plus chère face à des renouvelables dont le coût ne cesse de baisser, avec d’autre part un coût du Grand Carénage mal évalué par EDF (largement augmenté par la Cour des Comptes) et le projet de construire des EPR alors que les coûts augmentent vertigineusement et que les retards s’accumulent pour les EPR qu’EDF essaye de construire en France ou à l’étranger.
De plus en plus de grandes entreprises opérant dans le domaine de l’énergie investissent dans les renouvelables comme Total qui vise 35 gigawatts (GW) de capacités de production renouvelables en 2025, ou Engie qui vient de décider d’arrêter ses centrales nucléaires en 2025 en Belgique et dit souhaiter investir davantage dans les ENR…